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Agnès gasnier
Amour

Un rire sous les étoiles

16/04/2020
Montagne Sainte-Victoire, Vauvenargues, France

un rire dans les étoiles

Nous nous étions retrouvé près du fontaine, sur une place d’un petit village de Provence dont j’ai bien sûr oublié le nom. Des cafés ouverts sur la placette, leurs terrasses partagées entre touristes et locaux qui s’oubliaient , se mélangeaient dans la même identité du plaisir d’un soir d’été. Nous étions rentrés dans la petite épicerie locale qui trainait à fermer comme ce jour paresseux, tiède et si doux. Les mains pleines de barquettes de fruits rouges,framboises, myrtilles, oranges et sucrés, déjà le rire pointait , comme des enfants savourant à l’avance par nos yeux le plaisir de nos bouches; Je me sentais bien en France. Je lui avais donné rendez vous sur un coup de tête, le coeur battant, excitée, ouverte à je ne sais quelle aventure, quel émerveillement. J’ai suivi sa voiture, je chantais, fenêtres ouvertes, ce qu’il me venait par bribes. Quelque part au pied de la montagne Sainte Victoire, un maquis dans lequel nous nous étions engagé à l’heure entre chien et loup, je distinguais encore mes pas entre rocaille, ornière, poussière et thym; il nous semblait suivre un chemin, à l’aventure. Le cirque est apparu , je me suis mise au centre, la marche m’avait donnée chaud, je m’étais dénudée. Je me sentais, libre, innocente. Cette fois, au coeur du centre, la voûte étoilée nous tenait lieu de plafond, immense , infini. Peut être a t’il touché mon sein, cela n’avait pas d’importance, nous avions les yeux dans les yeux, dans cet écrin de rochers, les étoiles au dessus de nous, l’air tiède sur nos peaux, c’était grandiose, somptueux, magique et incroyable; quelques heures auparavant je ne savais pas que j’allais vivre ce moment dont je me souviendrais si longtemps, peut être encore quand je serais toute vieille, avec un sourire d’un autre temps sur les lèvres, inaccessible aux autres. Dans ses yeux j’ai vu l’immense, je l’entendais respirer à mon rythme, presque coeur à coeur, souffle à souffle. J’ai senti un vertige, de quoi as tu peur, de l’immense, de l’infini, de me perdre dans les étoiles et de ne pas en revenir, de ne plus me retrouver, une peur ancestrale, archaïque, infantile ou profondément réelle car cette nuit là quelque chose s’est ouvert en moi, une porte de mon esprit sur l’espace des étoiles, infini et sidéral, l’Autre moi. On se connait non? A cet instant, oui d’une autre vie assurément, je te connais et je te reconnais, je te retrouve, ami, âme soeur, poête, miroir…. main dans la main nous sommes partis d’un rire puissant , puissamment heureux, à cette retrouvaille.

j’entends et je vois toujours ce rire sous les étoiles, immortel?